Oui, entre son propre militantisme, le poids des normes, les efforts nécessaires pour changer la société, la difficile construction psychique d'un(e) enfant ou d'un(e) ado, ca fait un contexte un peu complexe à gérer pour tout un chacun. Je dirai qu'il ne faut pas trop charger la barque non plus, au risque de créer du mal être chez nos enfants... Ce ne sont pas des golems qu'on sculpte à notre guise, et en plus les comportements genrés sont si simplistes et caricaturaux, au collègue notamment, que faire de notre enfant un porte-étandard risque de lui causer des soucis. Sur un autre sujet, j'ai eu un peu le même souci avec "ma" militance sur la mixité sociale, dont ma fille essentiellement payait le prix...
De toutes façons, malgré tous nos efforts, la sociabilisation hors famille compte autant voire plus. En plus j'ai tendance à penser que le rouge/bleu, les poupées/voitures, etc. sont des choses un peu moins importantes que la confiance en soi, le démontage du sexisme au quotidien, l'apprentissage des mécanismes de pouvoir... en tout cas transmettre à ma fille les fondamentaux de l'inacceptable, qu'elle devienne une battante voire une militante elle-même.
Le problème avec la transmission parentale à l'adolescence, c'est qu'en cas de crise d'ado, il peut y avoir rejet. Ma fille, plutôt garçon manqué, est dans une période "pétasse". Evidemment le discours sur les magasines féminins blabla ne porte pas trop sur elle, ou en tout cas, c'est à bien gérer pour ne pas entraîner de réaction outrancière. Le mépris du qu'en dira-on me semble parfois un peu décalé avec des ados... qui baignent la dedans en permanence.
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